[Pierre Mérindol, journaliste lyonnais]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2510 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
description Reportage photographique réalisé à l'occasion de la parution de l'ouvrage "Lyon, le sang et l'encre" et de la réédition de "Lyon, le sang et l'argent" paru à l'origine en 1978.
historique Il faudrait peut-être que je vous raconte qui je suis... Sacré Mérindol ! Il ne s'embrasse pas de préambule. Et puis c'est un pro. Il sait bien que l'essentiel c'est souvent de décrire et raconter un personnage pour faire un bon "papier". C'est vrai Mérindol est un personnage presqu'aussi passionnant que ce qu'il raconte. Un "vieux routier du journalisme", comme il le dit lui-même. Un spécialiste, sans complexe, des faits divers, une vedette de la presse lyonnaise. Un personnage. Quarante ans qu'il se ballade, qu'il fouine, qu'il écoute et qu'il fait parler. Des kilomètres d'articles, trois bouquins et une bonne grosse légende de baroudeur, d'incorruptible. De grand reporter comme-on-n'en-fait-plus. Vosgien d'origine, Pierre Didier alias Mérindol est né en 1926 à Saint-Germain-sur-l'Arbresle. Il est né journaliste. Mais avant de se lancer dans cette aventure, il entre dans la résistance. Très jeune. A Paris mais surtout dans la Drôme. Il en parle simplement "sans se vanter comme d'autres" précise-t-il. C'est là qu'il s'est fait quelques "solides copains". Dans la foulée, à la Libération, il se lance dans des études de philosophie à la fac de Lyon. "Etudes accélérées comme c'était possible à l'époque pour les résistants". Après avoir suivi les cours de Merleau-Ponty, Pierre Mérdindol décroche une licence. Et il est appelé à Paris. Là il commence à "piger" pour des journaux tout en travaillant dans une galerie de peinture puis pour un brocanteur. Son premier livre, un roman : "Fausse route". Trois mille exemplaires vendus. Pas vraiment un succès. Il travaille notamment pour Détective, "un très bon journal à l'époque qui avait été fondé chez Gallimard et dans lequel écrivait Keyssel". A la fin des années 1940, il entre à Franc-Tireur, "journal libertaire". Il y restera cinq ans. Montarron, Pottecher... sont ses copains. Il réalise notamment une série d'enquêtes sur le "Paris insolite" avec le photographe Robert Doisneau : "Je faisais les textes, mais on nous prenait les reportages pour les photos !" Et quelle époque : "On vivait surtout la nuit. Moi déjà je m'étais spécialisé dans les faits divers. Je vais vous raconter une anecdote inédite : un jour, j'ai assisté à un règlement de compte. C'était Antoine-la-Béquille qui venait de flinguer un type. Vous savez pourquoi on l'appelait la Béquille ? Parce qu'il planquait son calibre dans sa jambe mécanique. C'était un de mes copains. Il a fini avec dix sept balles dans le corps. Sa jambe, il l'avait perdu en sautant sur une mine à..." Surtout arrêtez-le quand il se lance dans le récit de ses aventures. Car ça peut durer l'après-midi. Et des aventures, il en a vécu Mérindol : sept fois au Liban, l'arrestation "en exclusivité" des ravisseurs du "petit Peugeot", l'assassinat de l'assassin de J. F. Kennedy, l'affaire de Bruay-en-Artois... En 1954, il débarque à Lyon. Le secrétaire général du Progrès, Marcel Rivière, lui confie la rubrique des faits divers. Une rubrique qu'il ne lâchera plus pendant 32 ans. Il fonce, bien sûr avec un objectif "sortir des grosses affaires, des scoops". Ca le passionne ces "situations exceptionnelles" où se mêlent "psychologie, social et politique". Pour lui c'est un "condensé formidable de la vie". Deux exigences indispensables pour mener cette vie de grand reporter : "avoir de la chance et la santé." Et puis quelques habitudes : "avoir toujours un bon contact", "insister quand les gens vous ferme la porte au nez", "savoir montré une certaine autorité avec certains magistrats et de l'humilité avec certains cantonniers"... Un travail de fouineur ? "Les gens confondent fouineur et fouille merde. C'est très différent". Pierre Mérindol lui se présente d'abord comme un homme de contact : "j'aime les gens, je suis un extraverti". Un passionné qui a "consacré entièrement sa vie au journaliste" explique-t-il en précisant: "j'ai tout sacrifié pour ça. C'est plus qu'un métier pour moi !". Source : "M. comme Mérindol" / Ph. B-L. [Philippe Brunet-Lecomte] in Lyon Figaro, 17 février 1987, p.7.
note bibliographique Lyon, le sang et l'argent / Pierre Mérindol, 1978 [BM Lyon, K 72903]. - Lyon, le sang et l'encre / Pierre Mérindol, 1987 [BM Lyon, 6900 S9 MER]. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Mérindol (consulté le 14-09-2016).

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